La Mild, c'est un style dont on ne parle pas souvent, et c'est un tord !
Comme son nom le laisse supposer, c'est une bière toute douce, qui déborde de notes maltées de caramel, de café, de coockies qui sortent du four, tout en confort ! Et en même temps, du haut de ses 3,2% d'alcool, c'est uuuuuultra pintable, léger en bouche, presqu'acqueu mais dans le bon sens du terme et ça passe très bien. C'est la bière que tu commandes to watch the game with your pub-mates après une journée de m*rd*.
Alors qu'est-ce qu'on met dans cette madeleine de Proust maltée ?
D'abord du pale ale comme malt de base : idéalement du Maris Otter anglais mais comme j'avais que du Golden Promise écossais sous la main, j'ai utilisé ça, note que du six-rangs continental classique peut aller aussi, on va charger la mule en malts spéciaux.
La suite, c'est leS (pluriel) malts caramélisés et torréfier, et là, on va devoir décider où on mets l'équilibre, parce que la mild danse vraiment entre ces deux chaises; on est pas sur un stout épais qui utilise du cara' comme support, ni sur une ambrée qui utilise un chouïa de torré' comme piquant; ici on est vraiment dans une zone grise et on doit choisir si c'est un gris 35% ou un gris 65% [fin de la métaphore pétée].
Moi je voulais quelque chose d'un peu plus caramélisé, alors j'ai mit du Dark Crystal british, du CaraMunich 3 et du Special B (c'est un coup du sort, je voulais mettre du CaraMunich2 mais pas moyen de retrouver le sachet, alors j'ai ouvert un nouveau de Spécial B, je l'ai sniffé, et cette intense odeur de biscuit trop cuit, de caramels brulés et de raisins secs m'a envahi et convaincu recta). Pourquoi trois malts caramels au lieu d'un seul : c'est un moyen très simple de complexifier le gout de la bière, de donner de la structure (l'arôme de caramel va se développer différement à chaque humée, chaque gorgée).
Niveau malts noirs, on est sur une base de malt chocolat, plus rond, plus chocolaté (no shit Sherlock!) et un peu d'orge grillé pour avoir ce côté plus sec, aggressif, mais juste un peu.
Côté houblon, c'est très simple et ça commence par un peu d'amérisant mais pas beaucoup, le style doit rester doux. Puis ça termine par un peu d'EKG en aromatique, ce n'est pas obligatoire mais j'aime bien la finale légère que ça contribue à offrir.
Côté levure, on va sortir la liquide, déso-pas-déso mais je pense que quand il faut ce qu'il faut, il faut ce qu'il faut; et ce qu'il faut, c'est la Wyeast Extra Special Bitter (avec laquelle je vais probablement faire une bitter après, parce que les bitter, c'est la vie) avec son atténuation basse, et on va masher à 69-70°C pour s'assurer d'avoir une bonne densité résiduelle malgré la faible densité initiale : ainsi on aura une bière faible en alcool et bien ronde !
Niveau te-flot, on va s'assurer d'avoir un peu plus de chlorures que de sulfates, genre 3:2, et dans mon cas, je vais augmenter ça avec du CaCl2 et du sel (NaCl), le sodium faisant effet d'exhausteur de goût ;)
On verra ce que ça donne à la mi-avril (ça devait être une bière pour l'hivers mais un problème de chauffage en a voulu autrement; OP.be, si tu avances quand je recule.... je vais m'arrêter là)